bureaux des directeurs

hj : je me suis permise de mettre cette image pour le sujet

Après avoir passé un bref séjour à l'infirmerie, où elle eut une discussion à coeur ouvert avec Yavanna, la directrice de l'école, Nephtys avait retrouvé ses fonctions officielles et avait écourté ses congés maladie. Si, parfois, quand on la voyait passer dans les couloirs les questions fusaient sur ce qui lui était arrivé, elle ne répondait pas, ou détournait habilement le sujet. Elle ne passait guère inaperçue avec ses cheveux d'un blanc lumineux, alors qu'autrefois, ils étaient aussi noirs que les Ténèbres.
Là dessus, elle se contentait de répondre qu'il s'agissait de la Marque de son Pêché, de la preuve qu'elle n'avait pas été suffisamment forte face au Mal, et que désormais, sa blanche chevelure lui servait à se rappeler qu'elle devait rester forte pour protéger au mieux ceux qui lui étaient chers. Face à de si énigmatiques paroles, les curieux s'en allaient, songeurs.
Mais une chose était certaine : Nephtys n'était plus la même. Moins emportée, plus secrète, elle donnait l'impression qu'un poids invisible pesait lourdement sur ses épaules comme sur son coeur.
Parfois, la jeune femme sentait une douleur piquer étrangement le bas de son dos, au lieu même où se trouvait son rein ponctionné. Elle savait qu'il y restait un peu de son ancienne malédiction, emprisonnée dans sa chair, et dormant lorsqu'elle se montrait calme, et cherchant à s'éveiller quand son coeur bouillonnait de sentiments négatifs. Si elle ne voulait pas redevenir la Furie d'autrefois, il lui fallait apaiser la haine qui couvait en elle. Peut être serait-elle capable de la briser ? Ainsi la peur du monstre en elle disparaitrait définitivement.

Depuis son retour, elle dormait mal et peu. Elle revoyait en cauchemar le calvaire des derniers jours, et elle se sentait si préoccupée par l'avenir que son cerveau refusait obstinément le repos.
Or, ce soir là, Nephtys venait à nouveau de s'éveiller en sueur, un malaise épouvantable engourdissant son corps et ses sens. Il lui fallut un certain temps pour que la raison lui revienne et que son corps s'apaisa de ses frayeurs nocturnes. L'émotion s'en était trouvée si vive qu'elle savait qu'elle ne parviendrait pas à se rendormir avant plusieurs heures, et quitte à veiller durant tout ce temps, autant le faire utilement.
Ainsi, la directrice de Poufsouffle s'habilla et s'en alla faire une ronde nocturne, à la chasse aux élèves en vadrouille hors de leur dortoir.

Baguette à hauteur du visage, un Lumos dissipant les ténèbres de la nuit, la jeune femme parcourait les nombreux couloirs de l'école et visitait les classes vides. Comme espéré, il n'y avait pas l'ombre d'un chat à cette heure tardive de la nuit, et c'est sereine qu'elle s'accorda un répit dans son devoir.
Elle choisit une des cours pavée de l'école, où il faisait souvent bon de s'arrêter, et où habituellement les élèves aimaient paresser ou réviser en groupe. Le ciel était dégagé, Nephtys s'amusait donc à observer les étoiles et à les nommer, comme jadis, lorsqu'elle était élève et qu'elle devait apprendre par coeur le nom des constellations pour le cours d'astronomie. Un petit sourire orna son visage fatigué, quand elle s’aperçut alors que de la lumière s'échappait de la fenêtre du bureau des directeurs. Quelqu'un, tout comme elle, n'arrivait pas à se laisser bercer par un repos bien mérité.

Un peu soucieuse, et craignant qu'il ne s'agisse de Yavanna, qui avait été si bonne avec elle, Nephtys écourta sa pause et se dirigea en silence vers le bureau incriminé. L'on entendait à peine le bruit de ses pas martelant avec légèreté le sol de pierre, et quand elle se retrouva devant la porte du bureau, elle fut soudainement prise d'un doute.
Qui était-elle pour troubler la veillée de quelqu'un ? Et bien, à y réfléchir, il n'y avait rien de mal à vérifier que tout allait comme il fallait. Alors, elle toqua à la porte et entra, comme elle avait coutume de le faire quand elle avait besoin de discuter avec l'un des directeurs.

Elle fut très surprise de trouver le professeur McGonagall dans la pièce, penchée sur un vieil ouvrage et pensive. Une ombre s'était glissée dans son regard, que Nephtys reconnu comme de la tristesse et de la peine. Une ombre qu'elle avait également vu dans son propre reflet, à son miroir et qui faisait qu'elle haïssait l'image qu'il lui était renvoyé. Il n'y avait rien de plus terrible que de ne pas se reconnaitre et d'en souffrir.

- Professeur ?

Elle ne songea même pas à masquer sa surprise. Elle la savait très proche de Yavanna, la suppléant même en l'absence de Sirius, elle ne s'était pas imaginée la voir hanter à ce point l'ancien bureau de Dumbledore.
Nephtys osa entrer, refermant la porte derrière elle.

- Vous ne dormez pas non plus ? Vous aussi, vous portez le masque de l'inquiétude ? Les temps sont troubles, mais n'y a-t-il que cela ?

De mémoire, Nephtys ne se rappelait pas d'avoir eu un jour une réelle discussion avec le professeur McGonagall. Elles étaient pourtant collègues, mais un fossé semblait les séparer. Peut être était-il temps de le combler un peu ?

Mac Gonagall quitta sa lecture et leva les yeux lorsqu'elle entendit frapper à la porte
et qu'elle vit entrer le professeur Nephtys.
Elle en fut trés surprise voir même étonnée...
Aux paroles de celle-ci elle lui souria.

c'était une bien belle jeune femme qui se trouvait devant elle,
Minerva la croisait souvent mais n'avait jamais eu le bonheur
de parlementer avec elle .

Des bruits couraient sur une bien étrange histoire qui la concernait ,
mais Minerva n'y prétait pas trop d'intêret:
pour elle , la vie d'autrui , était un jardin secret qu'on devait respecter
et se méfier de ceux qui par curiosité , n'ésitaient pas a raconter
en ajoutant plus de fausses vérités qu'il n'en fallait .
Cependant elle remarqua quelque signe encore de fatigue
sur son beau visage ......

* Vous ne dormez pas non plus ? Vous aussi, vous portez le masque de l'inquiétude ?
Les temps sont troubles, mais n'y a-t-il que cela ? *

Ces paroles résonnaient dans sa tête .....
devait elle lui faire confiance? Minerva était prudente ,
il y avait eu bien de trahison dans cette école , autrefois, parmi les professeurs,
aussi elle fut prudente et sans trop dévoiler l'angoisse qu'elle éprouvait elle lui répondit:

' Nous avons tous nos inquiètudes Professeur , avec ces temps de trouble ,
être içi me rappele bien des souvenirs avec le professeur Dumbledor
et je dois reconnaître qu'il me manque parfois , il m'arrive ...... de sentir sa présence ,
mais quand je regarde les portraits des anciens directeurs qui nous sourient et que le sien
n'est point parmi eux cela m'attriste encore plus ......

Et vous ? vous aussi sans doute avez vous des soucis pour ne pas pouvoir dormir ?
j'espere que vos élèves ne vous causent point d'ennuis ......

Voulez vous un peu de thé ? la théière est encore chaude et vous avez sur le plateau
des tasses et des biscuits.....

lui dit elle en lui faisant signe vers le plateau et ajouta en lui faisant un clin d'oeil :

' A croire que j'avais prévu pour cette nuit des visites ......'

Visiblement, ce qui tracassait le plus le professeur McGonagall, du moins de sa confession, c'était de se retrouver à Poudlard, en tête à tête avec les fantômes de ses souvenirs. Notamment, elle était hantée par le visage d'Albus Dumbledore qu'elle voyait un peu partout dans l'école. Il était vrai que cela devait paraitre encore pire dans ce bureau qui fut le sien, et qu'il a du tant et tant arpenter. Il y avait un peu partout des objets lui ayant appartenu, et autrefois, quand elle avait été élève à l'école, elle avait ouïe dire que certains avaient même étaient conçus par le vieux directeur en personne. Des objets uniques, dont la valeur était aussi inestimable que le personnage.
Nephtys eut un maigre sourire en écoutant Minerva McGonagall reparler de tout cela. Mais ce qui attristait le plus cette femme, c'était bien l'absence de son portrait, qui aurait mérité d'être au milieu de ceux de ses prédécesseurs. Cela soulevait effectivement un grand nombre de questions, mais la jeune femme n'était pas certaine de vouloir en connaitre les réponses.

- Il est effectivement bien dommage que son portrait ne soit pas présent dans ce bureau, et sa présence aurait été d'un grand grand secours, car ses conseils ont toujours été fort avisés. Mais cela ne signifie pas qu'il ai complètement disparu de cette école. Tout nous rappelle sa personne, et il demeure dans nos coeurs. Je crois me rappeler qu'il a prononcé ces mots, un jour, à un de ses élèves : "pour un esprit équilibré, la mort n'est qu'une grande aventure de plus".

Elle soupira, un peu lasse à cause de tous ces soucis qui l'assaillaient. Elle aussi, elle aurait bien aimé solliciter ce vieux maitre pour quelques conseils, car sa vie prenait un tournant particulièrement chaotique. Comment se sortir de ce genre de pétrin ?
Hélas, elle était désormais seule pour trouver les réponses à ses propres questions. Elle eut l'impression de sentir tout le point des ans et de l'expérience qui avait du accabler Dumbledore, et de ce fardeau de voir le monde lui demander conseil.

- Ce ne sont pas mes élèves qui me causent des soucis. Si ce n'était que cela, je dormirais encore bien paisiblement.

Elle eut un petit rire enfantin, presque innocent.

- Et cela se passe très bien avec mes filles, bien qu'elles soient encore à un âge où il faille leur courir en permanence derrière elles pour éviter les bêtises.

D'ailleurs, elle se demandait comment les petites allaient pouvoir supporter la vie sans leur père. Nephtys devrait redoubler d'effort pour compenser ce manque. Elle était très fatiguée, mais le sommeil refusait de l'emporter.

- Ce sont des ennuis autrement plus complexes et graves qui troublent mon âme. Je viens de perdre quelqu'un de très cher à mon coeur, et je prie pour le revoir un jour. Mais cette perte a soulevé d'autres tracas que je suis sans doute la seule à pouvoir résoudre. Mais la force me manque...

Elle ferma les yeux, la lumière dans le bureau lui piquait désagréablement les yeux.

- Oui, je veux bien d'un peu de thé, et peut être que vos biscuits sauront me procurer un certain réconfort, pour cette nuit du moins.

Minerva avait écouté attentivement le professeur Nephtys
et comprenait sa douleur,
elle aurait voulu la consoler , lui dire qu'il ne fallait pas perdre espoir
et que trés certainement cet être cher à son coeur
lui reviendrait mais elle préféra se taire plus tôt que ranimer cette douleur......
Elle remarqu'à que celle-ci fermait les yeux , sans doute revivez t'elle de mauvais souvenirs .

Elle prit la théière , versa le thé dans une tasse qu'elle mit
devant Nephtys puis plaça l'assiette de biscuits que les elfes de maison avaient fabriqués et du miel comme sucre ....

' Tenez cela va vous faire du bien j'en suis sûre , de plus ces biscuits sont délicieux ,
j'ai essayé de découvrir la recette mais nos elfes la garde secrétement ,
moi même j'ai jamais pu réussir des biscuits aussi tendres et moelleux
Il se peut aussi que je ne sois pas trés douée en cuisine.'

Elle la fixa un moment et ajouta:

' Vous savez Nephtys , dans la vie nous avons des épreuves a passer ,
peut être pour nous rendre plus forte, mais ce n'est qu'un mauvais passage ,
une fois l'épreuve passé il viendra le moment
ou a nouveau vous trouverez la paix et la joie que vous méritez
en attendant reposez vous , laissez faire les choses ,
nous serons toujours là pour vous aider moralement
et vous soutenir , vous pouvez compter sur nous tous
la vie est pas toujours facile , et les choix non plus ,
pensez d'abord à vous , vivez pour vous parceque vous êtes
comme une goutte perdue dans un océan , aussi préçieuse qu'est votre vie....
aussi préçieuse pour nous.

Elle se versa à nouveau du thé et ( la gourmandise ayant pris le dessus ),
un biscuit en faisant un clin d'oeil au professeur .

Les mots du professeur McGonagall sonnaient comme un poème, avec une pointe de mélancolie dans le ton. Ses mots résonnèrent justes dans l'esprit de la jeune femme, et le thé qui réchauffait doucement son corps ajoutait au réconfort du moment. Un instant, elle crut entendre son jeune frère Moreto lui faire gentiment la morale, avec son habituelle voix douce, et cette pensée arracha un sourire à Nephtys.
Oui, il y avait des gens pour qui elle devait vire, et c'était un peu ridicule de ne pas penser seulement à soi même. Parfois, faire preuve d'égoïsme n'était pas un mal, et la jeune femme se demanda si elle ne s'en était pas débarrassé en devenant mère.
D'un autre côté, ce n'était pas comme si elle était seule et qu'elle n'avait plus personne sur qui compter, mais à dire vrai, la solitude la terrorisait. Son coeur souffrait d'une vilaine blessure, et seul le temps et la bonté d'autrui l'aiderait à cicatriser, mais l'idée d'élever toute seule deux petites filles semblait déjà pomper toute son énergie.
Nephtys médita les sages paroles du professeur McGonagall et reprit quelques biscuits.

- Je pense que je vais avoir quelques nuits sans dormir, conclut Nephtys. Ou alors je devrais aller à l'infirmerie leur demander ce magnifique breuvage qui appelle un sommeil sans rêve. J'imagine que c'est parce que ma tête est trop pleine et que je pense trop négativement que me viennent mes insomnies.

Par ses mots, elle ne demandait pas véritablement son avis au professeur. Elle parlait plus pour elle même, comme si émettre une solution à voix haute l'aidait à mieux réfléchir.
Puis, elle évinça ses propres ennuis, désireuse de profiter d'un tel moment pour poser quelques questions qu'elle n'osait guère prononcer devant Yavanna :

- Dites-moi, êtes-vous aux faits des derniers évènements en date ? Avec tout cela, j'ai été déconnectée un moment des affaires de Poudlard et du monde de la magie. Je pense que me soucier à nouveau de la vie de l'école m'aiderait positivement à chasser de mon esprit mes propres tracas.

Nephtys écouta Minerva lui narrer les dernières nouvelles, et ces dernières ne semblaient pas très bonnes. Tout au moins suscitaient-elles quelques sérieuses inquiétudes. Le directeur avait disparut, et vu la mine sombre de la vieille animagus, nul n'avait eu de nouvelles fiables à ce sujet, rendant l'atmosphère à Poudlard assez pénible.
Nephtys comprenait la douleur de la directrice, car elle même souffrait de l'abandon de son époux, et bien qu'elle ne disait rien à ce sujet, son coeur ne pouvait s'empêcher de soutenir la directrice dans son épreuve.
Une rumeur disait que Sirius avait rejoint les rangs des mangemorts, mais l'information n'avait de valeur réelle. Après tout, ce n'était qu'une rumeur. Mais rien ne l'interdisait de mener une petite enquête à ce sujet. Enfin... une fois qu'elle serait parfaitement remise de son aventure désastreuse.



- La nouvelle est curieuse, en effet, admit Nephtys en hochant la tête. Sirius a bien trop longtemps et bien trop souvent combattu les Forces du Mal pour rejoindre soudainement l'ennemi. Non... il y a quelques sournoiseries là dessous, sans doute que les mangemorts se sont servis de lui. Maintenant, de quelle manière, il serait intéressant de le savoir.

Minerva lui proposa une nouvelle tasse de thé, ce que la jeune femme accepta volontiers en lui tendant sa propre tasse.



- Oui, merci. Votre thé est délicieux, il arrive à m'apaiser.

Puis, elle ajouta :

- La directrice a également mon soutien. Bien que je ne sois pas actuellement en état de lui être d'une grande aide, je tâcherais de vite me remettre et de m'engager plus activement dans cette histoire. Je n'aime pas cela, et l'aider va me changer les idées. Et puis, cette école est plus importante que mes déboires conjugaux.

Elle esquissa un fin sourire, plus avenant que ceux qu'elle arborait avant son entrée dans ce bureau.