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 petites histoires et autres fantaisies

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nephtys
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MessageSujet: petites histoires et autres fantaisies   petites histoires et autres fantaisies Icon_minitimeDim 1 Mar - 17:08

Quelques années plus tôt, bien avant que je ne m'inscrive sur ce passionnant forum, j'avais imaginée un monde de magie, avec ses règles, ses héros et ses contes et légendes populaires.
Et puis le temps passa, sans que je ne m'en rende compte, où la fac me rendit plus bête qu'avant, à force d'étudier, me bourrant le crâne de sciences pures et de médecine. Au passage, je vous déconseille de faire une fac de médecine en france, à moins d'avoir une moyenne au Bac de 16/20, d'aimer les études et surtout la physique/chimie, d'être parfaitement équilibré psychologiquement et des parents, derrière vous, qui ont les moyens de financer vos études et vos dépenses personnels (loyer, budget nourriture et livres scolaires, ...). Moi, mal vécue ma première année de médecine ? Peut être. Avouez tout de même que c'est dégueux que seuls ceux qui ont fait une prépra super chère y arrivent. Mais passons...

Etant revenue chez mes parents, je squatte de temps à autre le vieil ordinateur de mon petit frère. De temps à autre, cet ordinateur, sans doute à cause de son veil âge, révèle quelques petits secrets intéressants. Le dernier en date est le plus merveilleux et émouvant : la redécouverte d'une de mes histoires (que je n'ai jamais terminé d'ailleurs)
Me relisant, après des années d'oublis, je découvris à quel point mon imagination d'adolescente renfermée était fertile, et combien mes anciens professeurs de français et de littérature auraient été fiers de moi. Ce texte, trop longtemps oublié, devint alors mon joyau, ma fierté, même si ce n'est pas encore du Tolkien (j'en suis encore à un bon millier de kilomètre), mais sans doute pourrais-je me hisser au niveau de Rowling ? (*air rêveur*)

Ayant finie la lecture de ce texte, je me suis sentie toute honteuse d'avoir perdue mon talent pour l'écriture et surtut d'avoir oubliée aussi vite ce qui aurait pû être mon chef-d'oeuvre.
Peut être que j'en fait trop...
Mais l'idée m'est venue de continuer ce texte et de vous faire partager mes écrits.
J'apprécierais donc d'avoir des commantaires, bonnes ou mauvaises, afin de me faire avancer et de m'améliorer. Car l'objectif d'un écrivain est de créer, mais surtout de faire rêver ses lecteurs ^^

Là dessus, je poste mon récit tel que je l'ai redécouvert, en espérant que vous apprécierez. A noter que c'est écrit dans un style bien particulier que certains pourraient juger "pompeux". C'est voulu, ces contes se passent dans un monde situé à une époque que l'on qualifierait de "Moyen Age".

Sur ce, bonne lecture Wink
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nephtys
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MessageSujet: Re: petites histoires et autres fantaisies   petites histoires et autres fantaisies Icon_minitimeDim 1 Mar - 17:12

Le prophète d’Esèbe

On a raconté beaucoup de choses sur le Prophète d’Esèbe sans que personne n’ai pus prouver quoique ce soit de vrai dans ces paroles. A une certaine époque, on affirmait que le prophète était un vieil ermite qui errait sans cesse dans la forêt d’Esèbe, ce qui rendait impossible toute rencontre avec lui. Un poète, du temps de l’empereur Isiah d’Arcadie, conta dans une de ses chansons que le prophète était une femme aux pouvoirs extraordinaires mais à la laideur affligeante. Pour cacher son physique fort peu avenant, elle s’isola à jamais dans la forêt d’Esèbe où, coupée du monde, elle développa son don de devinance au point de pouvoir voir l’avenir de ceux qui la rencontraient. Un chasseur, beaucoup plus tard, affirma avoir rencontré dans la fameuse forêt, une créature incroyable douée de parole qui lui avait montré l’avenir. Il en avait conclus que le prophète devait être cette fabuleuse créature.

Un peuple qui vivait à l’orée de la forêt adulait une créature à forme de serpent géant et à l’allure bienveillante et disait d’elle qu’un jour elle serait à l’origine d’un destin fabuleux et d’une période prospère pour le monde entier. Ce peuple appelait la créature Scylla car, disait-il, c’était ainsi qu’elle se nommait elle-même quand leur père fondateur lui demanda son nom, un jour qu’il se promenait en forêt. La créature lui avait prédit une vie simple à la tête d’un clan bienveillant qui ne cesserait de prospérer pendant douze siècles pour ensuite fuir la guerre et la désolation engendrée par un monstre alchimique aux desseins démoniaques. Car c’était en prévision de ce désastre que Scylla fut créée il y avait des siècles par un unique alchimiste du nom de Anankè qui avait compris que des alchimistes noirs fabriquaient en secret un monstre de terreur de désolation qui détruirait des royaumes entiers chaque fois que le monde atteignait un très bon niveau de prospérité que l’on qualifiait d’Age d’Or.

Mais ce père fondateur n’était pas le seul être humain à avoir rencontré cette créature prophétesse et quelques écrits historiques gardaient en leurs pages les quelques témoignages de ces incroyables rencontres.



Dernière édition par nephtys le Lun 2 Mar - 10:28, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: petites histoires et autres fantaisies   petites histoires et autres fantaisies Icon_minitimeDim 1 Mar - 17:20

L’histoire du Sans-nom.



Il est écrit dans le livre de la Mémoire de Tarys écrit de la main du Bourgmestre Guerlédan de Verladun :



Procès verbal du 15 Août de l’an 1562 après la Grande Catastrophe, de Sans-nom le barde du bourg Laradieux âgé de 31 ans :

« *vous vous nommez Sans-nom, n’est-ce pas ?*

- Oui, en effet.

* Pour qu’elle raison ?*

- Je suis orphelin depuis peu après ma naissance et c’était une jeune fille de quinze ans qui m’éleva dans le secret. Un jour elle m’abandonna à la suite de son mariage récent, j’avais six ans. Un fermier me prit sous son aile et je devins son valet de ferme. La fille ne m’avait jamais donné de nom et le fermier ne prit jamais cette peine. On finit par m’appeler dans mon village Sans-nom et je ne me liais jamais avec une femme car je n’avais ni nom ni bonne situation. Je n’étais personne en vérité et restant sans nom je ne pouvais devenir quelqu’un. Je suis Sans-nom.

*C’est une bien triste et étrange histoire. Mais pas aussi étrange cependant que celle que vous avez contée dans tout le village. Racontez-la moi encore une fois en détail je vous prie.*

- Comment vous raconter cela ? Je me promenais tranquillement dans cette forêt extraordinaire que l’on nomme Esèbe et dont on raconte qu’il y vivrait un prophète de légende. Vous savez c’est une bien belle et calme forêt et ma promenade n’avait en vérité que pour but de trouver l’inspiration pour mon nouveau chant sur la beauté de la nature qui se trouve être si généreuse. Je désirais lui rendre le plus beau des hommages. Vous pouvez sans mal imaginer que mes intentions étaient pures et que je ne cherchais qu’à trouver des mots sincères et justes.

* C’est là en effet le plus grand souci des bardes. Vous vous promeniez donc en forêt à la recherche de l’inspiration, et ensuite ?*

- Sans que je ne m’en aperçoive, je me suis enfoncé dans la forêt jusque dans des sentiers que je ne connaissais point. Imaginez donc mon désarroi quand je m’aperçus que je m’étais si bêtement perdu. Je courus en tout sens et m’affolais de plus en plus mais je ne fis que me perdre d’avantage. Je criais mon désespoir, espérant follement que quelqu’un allait m’entendre et viendrait m’aider mais seul le profond silence me répondit. Fort heureusement je me trouvais perdu à proximité d’une source limpide et fraîche et mon expérience de valet de ferme me permit de construire un abri solide où m’abriter. Je restais ainsi dans la forêt durant un mois où personne ne vint me chercher. Mais la forêt m’offrait tout ce dont j’avais besoin et je m’aperçus vite à quel point cet endroit m’étais agréable et je chantais de ma plus belle voix à la forêt qu’elle était pour moi un havre de paix et de bonté et que c’étais dans la solitude de ses bois que je trouvais les mots qui me manquaient tant. Un soir que je me trouvais assis au bord de la source à chanter sa beauté cristalline et joyeuse, j’entendis dans l’ombre des arbres une voix douce et claire, une voix féminine d’une rare perfection. Et tandis qu’elle chantait avec moi la source devint lumineuse et plus musicale. Il était bien naturel qu’en ces conditions je puisse penser que la forêt d’Esèbe, si belle et mystérieuse, se mette à chanter avec moi, comme pour me signifier que désormais je faisais partie d’elle.

*On pourrait très bien le penser, effectivement. On pourrait penser aussi que la forêt est enchantée et qu’elle cherchait à vous perdre d’avantage pour vous nuire peut être. On raconte des choses effrayantes sur la forêt d’Esèbe en dehors de la légende du prophète. Même le peuple d’Esèbe, pourtant pacifique et respectueux de la forêt et de ses habitants, dit parfois d’elle qu’elle peut se montrer cruelle, même avec les Esébiens. Mais j’imagines qu’en tant que barde et perdu au milieu de la forêt vous ayez pris volontiers ce chant comme la promesse d’une récompense immense. N’ayant pas de famille vous espériez que la forêt vous adopte et en ces lieux, le port d’un nom devient inutile. Vous deveniez enfin quelqu’un en somme.*

- Peut être avez-vous raison. Il me semble personnellement aussi avoir quelque peu perdu la raison à ce moment-là. Mais la vérité, c’est que je la retrouva immédiatement quand je vis se mouvoir en ma direction une créature immense, qui dans l’ombre de la nuit et des arbres, me parut menaçante. J’eus une peur horrible, imaginez donc. S’avançait vers moi une espèce de serpent géant de huit mètres de longs, aux yeux noirs brillants dans l’obscurité, une étrange pierre bleuté scintillant sur son front. La pierre brillait chaque fois que la voix enchantée prononçait une syllabe. La source faisait de même et ma peur se mua en terreur. Que faire face à une telle créature que je n’avais jamais vue ? Et puis je me souvins de ce tatouage que portaient fièrement les Esébiens. Il représentait la Déesse Scylla qui les protégeait de la colère de la forêt contre les humains. C’était la même créature mais le bleu de ses écailles était obscurci par les ténèbre de la nuit, rendant la Déesse Serpent vraiment effrayante. Je n’en fus pas moins soulagé mais je compris que la voix angélique provenait d’elle et que la pierre à son front lui permettait de parler la langue humaine. Malgré ma peur je fus véritablement fasciné par l’incroyable singularité de la créature et de sa manière de jouer avec la nature, souvenez vous de la source. La créature s’arrêta à une distance raisonnable de moi, qui me permettait aisément de fuir si elle venait subitement à attaquer. Sans me laisser le temps de récupérer mes esprits, elle m’adressa la parole d’une voix douce et mélancolique que je ne pourrais jamais oublier : Ta place n’est pas ici, m’avait-elle dit gentiment. Tu es un simple humain et un être tel que toi n’as pas sa place dans cette forêt. Tu as eu beaucoup de chance d’avoir survécu jusqu’ici car ta voix lui plaît et tes chansons l’apaise mais sache que tu commences à l’ennuyer car un simple humain ne peut charger sa voix de magie apaisante qui endort véritablement la forêt. Le charme se rompt peu à peu et bientôt tu seras en grand danger, surtout pour toi qui ne portes pas ma marque. Elle protège, vois-tu, efficacement celui qui la porte. Je dois vite te faire retourner chez tes semblables avant que cela ne te soit impossible. Suis moi et ne me poses aucune question. Contentes-toi simplement de chanter en l’honneur de la forêt.

La Déesse Serpent n’attendit pas l’aube pour me conduire hors de la forêt et je compris que l’urgence était véritable et je me remis à chanter, décrivant toujours la beauté de la forêt mais sous entendant aussi sa cruauté pour les humains qui la torturaient. Je louais le peuple d’Esèbe, le seul en qui la forêt pouvait avoir encore confiance car il l’aimait sincèrement. Je la sentais très flattée mais le murmure du vent entre les arbres me disait que mon hommage à sa cruauté cachée faisait désormais de moi son trophée préféré quelle aimerait garder auprès d’elle pour l’éternité. J’entrevis mes tourments futurs, mes douleurs éternelles et cet amour cruel pour moi, moi qui l’avais séduite par mes chansons et par ma voix. Des sons effrayants me poursuivaient dans la nuit, la panique m’embuait l’esprit et me faisait divaguer. Un parfum magique m’envoûtait et je compris que la forêt cherchait à me retenir en me séduisant. Peut être pouvait-elle me retenir par la force ?

*De tels évènements m’auraient déjà fait mourir. Mais je dois avouer que je n’aurais pas eu votre chance : je chantes faux et je ne suis que peu imaginatif. Je penses que je serais déjà mort depuis longtemps.*

- J’aurais été véritablement chanceux si je ne m’étais pas perdu. J’aurais pu retourner chez moi tranquillement et composer à mon aise mes chansons que des dames raffinées auraient adorés écouter assises au bord de la fontaine que fit construire jadis la grande reine Elzévir. Elles m’auraient applaudit et pour le plaisir de les voir s’ébahir j’aurais improvisé une ode à leur beauté.

*Vos chansons sur la forêt d’Esèbe les raviront assurément et vous serez magnifiquement récompensé. S’ils plurent à la forêt ils enchanteront ces dames et l’on chantera bien vite dans tout le royaume vos hommages à la forêt d’Esèbe.*

- J’en doute fort car je refuse de les chanter aux hommes. Ces chansons étaient pour la forêt et rien que pour elle. Elle les a appréciées à leur juste valeur et elle seule a su reconnaître mon génie dans mon art. Chanter aux humains les chants que je lui offrais reviendrait à la trahir et à me maudire. Je perdrais le nom qu’elle m’avait si généreusement donné en cadeau pour me remercier, même si je pense que ce fut là son ultime tentative pour me séduire.

Les sons qui me poursuivaient provenaient des animaux qu’elle avait chargée de me poursuivre et de m’empêcher de retourner chez moi. Je ne les vis jamais car la Déesse Serpent les repoussait sans cesse, et ils ne purent s’approcher de moi. Plus je me rapprochais de l’orée de la forêt, plus cette dernière était furieuse. Sa rage palpable me fit presser le pas et je me refusais de céder à la fatigue. Il fallait que je sorte de la forêt, cette pensée devint obsession. Mes espoirs revinrent avec la lumière du jour naissant et je commençais à reconnaître certains coins et je chantais ainsi intérieurement que bientôt je serais libre et tranquille. Enfin nous atteignirent l’orée et la chaleur du Soleil me réchauffait délicieusement la peau. Les sons inquiétants de la forêt avaient disparus. Je pus apprécier toute la beauté tranquille et puissante de la Déesse Serpent. Le bleu de ses écailles était envoûtant et ses yeux étaient devenus adorables et bienveillants. Je ressentis toute l’admiration pour Scylla qu’avait le peuple d’Esèbe. Mais avant de me quitter la Déesse Serpent voulut me parler :

Tu es courageux humain, et chaleureux. Ta confiance en moi m’honore et je suis fière qu’il existe encore des humains qui s’intéressent au sort des forêts. Aussi, je veux bien t’offrir quelque chose en échange. Demandes donc.

Je lui ai demandé qui elle était et qu’était donc cette forêt. Elle consenti à me répondre.

Je m’appelle Scylla et je suis une créature enchantée très puissante. Je vis dans cette forêt depuis le jour de ma création. C’est mon créateur qui me déposa ici. J’étais un minuscule bébé qui tenait dans la paume de sa main. Et sa main n’était pas bien grande et large. J’ai vite grandi toutefois. A cette époque la forêt était encore bienveillante envers les humains et les Esébiens vinrent s’y installer avec ma venue ici. Je les ai trouvés adorables et je promis de les protéger s’ils respectaient mon habitat, la forêt. Ils promirent aussi. Mon créateur m’a pourvu d’immenses pouvoirs et d’un don de voyance remarquable afin de m’aider dans ma tâche et d’aider les humains dignes de confiance. Mais cela même les Esébiens pourront te renseigner sur cette question. Quant à la forêt d’Esèbe, elle est l’une des plus anciennes forêts du monde et il est important de la protéger. Il ne faut surtout pas lui en vouloir, elle aussi a des sentiments et les humains lui ont fait tant de mal… elle s’est mis à les haïr. La forêt est vivante sais-tu ? Elle aussi possède une âme et les humains la gâche chaque jour d’avantage. Elle n’a encore de respect que pour les Esébiens.

Je lui demandais aussi qui était son créateur et sa réponse me surpris beaucoup :

Mon créateur ? C’est une femme alchimiste, un grand maître à ce que je compris ; elle se nommait Anankè mais je doute que ce soit là son vrai nom. Je pense qu’il était dangereux pour elle de donner son vrai nom. A l’époque de ma création elle était encore jeune et n’avait peut être pas encore atteint ses deux cents ans mais elle possédait déjà un savoir immense et des pouvoirs très puissants. Elle vit encore et vient parfois me voir en secret. Elle ne craint pas la forêt mais la forêt en a très peur. Elle va et vient en ces lieux comme bon lui semble. Mais jamais elle n’a fait de mal à la forêt d’Esèbe, ni à aucune autre d’ailleurs.

Je fus surpris de constater que le pouvoir des alchimistes était aussi redoutable et qu’ils pouvaient vivrent si vieux. Je me demande vraiment qui est véritablement cette Anankè. Scylla voulut me faire un cadeau et décida de me révéler mon avenir. Mais je me refuse de vous le raconter, c’est très personnel. J’y ai vu toute ma vie et le moment de ma mort et je peux vous assurer que je peux vivre mon existence sans me soucier de ce que pourrais devenir demain. Ma mort ne me fait pas plus peur car je vais mourir heureux. Je suis satisfait. Au moment de partir j’entendis le râle de désespoir et de colère de la forêt et dans son ultime tentative de me retenir, elle me révéla le nom que me donna ma mère avant de mourir dans ces bois.

*Vraiment ? Je suis curieux de le connaître, si bien sûr vous acceptiez de le dire. Cela vous dérange de me le dire et de le voir figurer dans le procès verbal ?*

- Aucunement. Le nom que ma mère me donna avant de mourir est Islabade Darcaan. »



Le barde Islabade Darcaan, dit sans-nom, se maria avec la fille d’une riche bourgeoise qui désirait écouter le barde en sa maison et à toute heure du jour et qui trouva dans ce mariage la réalisation de ses souhaits. Islabade fut le père de deux garçons adorables et intelligents et d’une ravissante fille qui inventa les plus belles chansons du royaume. Islabade mourut à l’âge avancé de 109ans, suite à une maladie incurable qui le tuait depuis 10 ans. Il retourna dans la forêt d’Esèbe pour y mourir. On raconte que la forêt, toute heureuse de retrouver son barde, se montra attentionnée envers lui et le laissa mourir en paix. Il survécut durant 17 jours où il ne fit que chanter pour la forêt, comme il le fit quand il s’y perdit des années plus tôt, et il mourut en chantant. Mais si sa vie le quitta, son esprit hante la forêt, continuant de chanter pour elle et elle, reconnaissante et charmée, conserva le corps de Islabade en son cœur, au sommet de sa plus haute montagne où la glace le préservait.


Dernière édition par nephtys le Lun 2 Mar - 10:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: petites histoires et autres fantaisies   petites histoires et autres fantaisies Icon_minitimeDim 1 Mar - 18:22

Waou qu'elle magnifique histoire, j'espère que tu en as encore d'autre en réserve et que tu pouras nous en faire profiter, en tout cas moi j'aimerais bien.

Merci de nous avoir fait partager ce texte.

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MessageSujet: Re: petites histoires et autres fantaisies   petites histoires et autres fantaisies Icon_minitimeDim 1 Mar - 19:06

merci nephtys pour ce magnifique texte.
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MessageSujet: Re: petites histoires et autres fantaisies   petites histoires et autres fantaisies Icon_minitimeDim 1 Mar - 20:09

Je me rends compte que j'avais basé mes histoires sur Scylla, le prophète de la forêt d'Esèbe et qu'en fait, me relisant, il apparaît que c'est la forêt en question qui est devenu le personnage central de mes contes. Mais j'ai décidé de ne pas changer mon titre, ni même mon introduction.
En tout, cas, voici un autre conte, plus sombre et triste. J'espère pouvoir terminer ces récits et les imprimer sous forme de recueil de contes.
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MessageSujet: Re: petites histoires et autres fantaisies   petites histoires et autres fantaisies Icon_minitimeDim 1 Mar - 20:10

Candice(ou l’enfance bafouée)



Extrait du livre 4 des Mémoires de Kanembu, historien du village d’Esèbe :



« Chapitre sur Candice.



Candice est née de l’union illégitime et honteuse de Mariva, fille du châtelain local, et d’un simple roturier répondant au nom de Ferdey.

Mariva et Ferdey étaient deux jeunes adolescents âgés de tout juste 15 ans, et dès leur première rencontre, ils tombèrent amoureux. Pendant des mois, ils connurent une passion secrète et enflammée dont personne n’en avait douté l’existence. Le pot aux roses fut découvert lorsque le châtelain, le père colérique de Mariva, découvrit que sa fille était tombée enceinte. Or, Mariva était destinée depuis bien longtemps à un puissant Seigneur de la contrée voisine et la liaison honteuse de sa fille réduisait ses espoirs de bienheureux mariage au néant.

Dans une folle colère, que beaucoup diront justifiée, le châtelain envoya sa fille dans un couvent où elle demeurera enfermée jusqu’à sa mort. Dans ce sinistre couvent, Mariva vécu un enfer silencieux et solitaire. Elle souffrait que les Sœurs ne lui adressèrent pas la parole et qu’elles exigeaient d’elle qu’elle en fasse autant, sous peine d’être sévèrement battue avec un fouet. Elle n’avait droit à aucun regard, aucune considération. Pour gagner sa pitance quotidienne, la jeune fille devait travailler dur dans les champs voisins appartenant au couvent, et, malgré sa grossesse, elle devait fournir le même effort considérable que toutes les autres Sœurs. Cela l’épuisa, au point que lorsque Mariva accoucha, une nuit froide et enneigée d’hiver, elle ne survécu pas.

La mort précoce de la jeune fille fut une horrible tragédie. Son père, un cœur de pierre, ne s’émut pas de la mort de son enfant et ne réclama même pas le corps de la défunte, pourtant sa parente. Mariva fut enterrée sobrement dans le jardin mortuaire du couvent, veillée seulement par les Sœurs, ses dernières compagnes. Jamais personne ne vint fleurir la triste tombe de la douce Mariva.

Ferdey, le jeune roturier, ne connu pas un meilleur sort. Tandis qu’il ignorait tout de la grossesse de son amante et de son emprisonnement dans un lointain couvent, il se fit attraper par les soldats du châtelain furieux et enfermé dans la plus misérable et crasseuse geôle du château. Il y pleura, impuissant, son triste sort et pria pour avoir des jours meilleurs, mais en vain. Lorsque Mariva mourût, le châtelain rendit le jeune homme responsable du sort de sa fille et le fit écarteler en place publique. Jamais Ferdey ne sût qu’il avait un enfant et que Mariva, après avoir été cloitrée durant des mois, avait fini par mourir d’épuisement. Le cadavre de Ferdey fut jeté dans les plaines voisines, et servit de nourriture aux animaux sauvages. Jamais il n’aurait droit à une tombe et son existence sera bien trop vite oubliée.



Candice ne fut jamais réclamée par son grand-père, qui avait à présent l’enfant en horreur, dernière et seule preuve de la bêtise de sa fille. Pour lui, le bébé n’était que la honte infamante de la noble famille dont il était issu. Il laissa ainsi la petite aux bons soins des Sœurs.

Candice grandit, et fut honorablement élevée par les Sœurs. Le seul point négatif, c’était que le silence était de rigueur au couvent et jamais les Sœurs n’apprirent à Candice à parler. L’enfant demeurait donc muette. En dehors de cela, l’enfant était une parfaite fille de la noblesse, sachant lire et écrire, compter et dessiner et connaissait parfaitement les bonnes manières.

Bien que Mariva ai très mal vécu son séjour au couvent, Candice y avait vécu une vie paisible et simple, et jamais elle n’avait rêvé vivre une autre existence, à tel point qu’elle n’avait jamais songé à demander aux Sœurs qui étaient ses parents et s’ils étaient toujours en vie. Elle ignorait même qu’elle avait encore un grand-père.



Le jour de ses 7 ans, un homme vint la chercher au couvent, par ordre du vieux et redoutable châtelain. Les sœurs se montrèrent surprises que le vieil homme réclame après tant d’années de silence l’enfant. Mais elles n’eurent pas d’autre choix que de confier l’adorable enfant au messager. Par la suite, elles n’eurent plus jamais de nouvelles de leur petite protégée.



Le châtelain se rendit immédiatement compte que l’enfant était muette, mais à ses yeux, cela n’avait que des avantages. Au moins, cette petite ne pourrait jamais se plaindre auprès de quiconque. Elle resterait muette comme une tombe, impuissante et terriblement seule face à sa destinée.

Le châtelain n’avait jamais renoncé à son rêve de marier sa progéniture au puissant Seigneur. Alors quelle différence si c’était Mariva ou Candice ? De plus, le vieil homme se rendit bien vite compte que Candice était devenue bien plus mignonne et sage que sa défunte mère.



Un an plus tard, après avoir été préparée à son mariage, Candice épousa docilement Ugolin de Mirepoix, Seigneur des Terres d’Emeraude. Elle ne se doutait pas alors de la conséquence de son ignorance et de son obéissance.



Pendant des années, l’adorable Candice vécu une enfance enviable et sans aucun nuage, sans doute les plus belles années de sa vie. On s’abstint cependant de lui enseigner la parole.

Puis, Candice atteignit l’adolescence et son corps commença à changer. L’enfant devint très belle et radieuse, pour son plus grand malheur. La suite de sa vie au palais d’Ugolin ne fut plus alors qu’enfer et larmes. Jusqu’alors ignorante, Candice apprit très vite ce que le mariage signifiait et que son mari avait dès lors tous les droits sur elle. Elle qui était si innocente, elle connu le désir brutal et pervers de son époux et perdit son si doux sourire. Ses yeux rougirent et gonflèrent à cause des larmes et elle savait que personne ne la sortirait des griffes du monstre qui lui servait de mari. Son silence ne pouvait alerter personne.



Et puis un jour, ce fut la fois de trop. Elle aurait pourtant dû finir par se résigner et s’y habituer, mais Candice n’y parvint pas. Du haut de ses seize ans, elle avait un beau jour décidée que sa vie ne devait pas se résumer à tout cela. Ce n’était pas une vie et jamais elle ne souhaita ce genre d’existence à quelqu’un. Par bonheur, elle n’avait pas encore eu d’enfant de son bourreau, ce qui représentait un signe évident pour elle : sa vie n’aurait jamais dû être celle-là.

L’infortunée fille, ce soir-là, se montra extrêmement courageuse et déterminée.

Elle avait tout prévu, du couteau volé dans les cuisines, au cheval et à ses maigres bagages qui l’attendaient dans l’écurie, ayant été soigneusement préparés pour une fuite longue et périlleuse. Elle avait ensuite attendu que son époux vienne dans sa chambre et se déshabille, où il serait alors vulnérable, et elle le frappa de toute sa haine et de sa colère d’enfant bafouée. L’horrible homme mourût très vite, vidé de son sang en une minute. Malheureusement, sa mort ne fut pas instantanée, et il eut le temps de crier et de bousculer chaises et tables dans sa chute. Les serviteurs furent bien vite ameutés et Candice eut tout juste le temps de fuir avant que l’on découvre le cadavre du maître des lieux.



Commença alors une très longue et pénible traque, où souvent la jeune fille failli être prise. Elle s’estimait à chaque fois chanceuse et remerciait toujours les Dieux. Mais elle était consciente que sa chance ne durerait pas éternellement. Il lui fallait se perdre dans un lieu où jamais ses poursuivants ne voudront aller la chercher.



C’était dans ces circonstances qu’arriva dans mon village Candice, épuisée, affamée, et tenant à peine sur son cheval presque mort de fatigue. Je n’oublierais jamais le sourire de soulagement qu’elle eut lorsqu’elle aperçut la forêt d’Esèbe se dessiner derrière les maisons du village, peu avant qu’elle ne s’évanouisse.

Pacifiques et accueillants par nature, nous, les Esébiens, lui avons aimablement offert l’hospitalité et la sécurité. Nous l’avons soignée, nourrit et logée durant plusieurs jours où elle se remit de sa longue fuite. Nous étions encore loin de nous douter que son voyage n’était pas encore finit. Ignorants de cela, nous l’avions adoptée.

Ce fut des moments doux, des moments qu’on devinait qu’ils lui furent autrefois arrachés, et nous nous étonnions de ne pas l’entendre parler. Elle s’exprimait par l’Ecriture et nous raconta son histoire ainsi. Nous étions si désolés pour elle…

Mais elle nous demanda, et cela nous surpris beaucoup, de ne pas pleurer son destin, car, pensait-elle, il se trouvait ailleurs et que ses souffrances devaient être nécessaires.

Nous ne comprenions pas. Ne demandez jamais à un Esébiens de comprendre, mais de croire. Les Esébiens sont des Croyants et ne comprennent rien à la logique des étrangers. Ils font juste avec et respectent leur façon de penser. En cela, nous formons un peuple singulier et mystérieux, qui effraye et fait fantasmer les autres peuples.



Vint enfin le moment que nous avons tous redoutés : Candice avait été retrouvée et ses poursuivants réclamaient sa tête. Nous ne voulions pas entendre ces cris de haine de ceux qui avaient refusés de voir les larmes de Candice. Ils ne voulaient pas admettre que cette enfant fut le souffre douleur de leur impitoyable Seigneur et qu’ils étaient les complices de cet odieux vice.

Candice, elle, entendait parfaitement les cris et les insultes de ces gens. Elle comprenait parfaitement que si elle ne se livrait pas, le village serait brûlé et ses habitants massacrés. C’était contre les lois du Royaume, et ces gens le savaient, mais ils n’étaient pas prêts à les respecter.

Dans l’esprit de Candice, notre foi pour la Déesse Serpent, Scylla, ne nous sauverait pas contre ces fous meurtriers. Alors, elle décida de suivre son plan initial, scellant son destin. Elle se dirigea vers la forêt D’Esèbe et y disparut à tout jamais. Ses poursuivants n’osèrent pas la suivre, trop craintifs et croyant aux contes sur cette mystique forêt.



Serait-ce à vos yeux la fin de ce tragique récit ? N’en faites rien, car si les poursuivants retournèrent chez eux sans se poser de question, persuadés que Candice avait périr dans d’atroces souffrances sous la colère de la forêt, les Esébiens, eux, cherchèrent la jeune fille durant des mois.



Et puis un soir, Clarence, l’épouse du forgeron, revint de son excursion en forêt avec des nouvelles. Elle conta à tout le village la fin du voyage de Candice, qu’elle avait appris par la Déesse elle-même lors de ses recherches.



Ainsi donc, Scylla avait daigné apparaître devant elle, alors que tout espoir commençait à s’envoler, et décida, afin de faire cesser l’angoisse et les recherches des Esébiens qui devenait lassante, de lui donner des nouvelles de Candice.



L’enfant est passée par ici il y a plusieurs jours. Elle ne cessait de marcher malgré que les ronces lui aient déchiquetés ses pieds et ses chevilles. Elle laissait une traînée de sang derrière elle, blessée par la forêt qui tentait de la repousser. L’odeur se sentait sur plusieurs kilomètres, c’était pénible, mais pas autant que sa tristesse. Et puis elle a fini par s’arrêter à un ruisseau pour s’y reposer et y nettoyer ses plaies. J’avais décidé d’aller la voir pour lui demander de quitter la forêt, mais je fus extrêmement choquée de comprendre qu’en fait, elle y était venue chercher une délivrance définitive. Je ne compris pas et me mit à fouiller dans son esprit et je vis ses souvenirs. Ce fut si émouvant, si douloureux, que ses souvenirs m’arrachèrent quelques larmes de tristesse. Décidément, l’Humanité est bien cruelle. Comment les puissants Dieux ont-ils pût permettre la création et le développement de créatures aussi misérables, idiotes et cruelles ? Cela demeure un mystère, même pour moi. Mais cette petite m’a fait pitié et je lui ai proposé de lui exaucer un souhait, tel un dédommagement pour cette vie cauchemardesque. J’entendis alors sa pensée dans ma tête, et elle me disait, mot pour mot : « je ne veux pas. Même si ma vie fut douloureuse, j’ai eu droit quand même à des moments de pur bonheur. C’est pour ne pas salir la beauté de ces moments-là que je refuse votre demande. Tout ce que je veux, c’est de ne pas être jugée par ces gens guidés par la haine et le mépris, qui ne m’ont jamais aidé quand j’en avais besoin et qui veulent à présent venger un maître qui jamais ne fut bon et honnête. Je préfère mille fois subir le jugement de cette forêt, qui sent l’odeur du sang que j’ai fait couler, qui connaît mon crime. Son jugement restera justice et je m’y soumettrais docilement. Mais je sais que je vais mourir… en fait, c’est ce que je veux. La façon dont je vais mourir, je laisse ce choix à cette forêt. » Que répondre à cela ? En de tel cas, je ne puis rien y faire. Mais j’ai entrevu l’avenir de cette fille. La forêt a écouté son cœur, n’ayant nullement besoin d’entendre des mots, au contraire des Humains, et a eu pitié d’elle. Candice s’est endormie un soir contre le creux d’un arbre et ce dernier l’a engloutie durant son sommeil. A présent, elle dort pour l’éternité entre les racines accueillantes de cet arbre et il la berce comme s’il s’agissait de son enfant. Ses rêves sont doux et apaisent la forêt. Maintenant, la forêt elle-même s’est mise à rêver. N’entendez-vous point le craquement discret et doux des arbres qui se laissent aller aux songes de Candice ?



Le lendemain soir, le village entier se réunit sur la place, pour un dernier hommage à cette enfant, et chacun déposa une bougie en la mémoire de Candice. Pour ne pas l’oublier, son nom fut gravé dans le Temple et honoré de la même façon que pour les Dieux.

Des années plus tard, les enfants du village parlaient de Candice comme étant la déesse protectrices des enfants et des rêves. Une revanche bien méritée sur la vie…

Et la forêt, bien que toujours cruelle envers l’Humanité, continue de rêver et s’est adoucit au contact de Candice.

"Les rêves n'ont pas besoins de voix pour exister, il suffit juste de fermer les yeux et de songer à de merveilleuses choses pour qu'elles apparaissent à nous...." (Candice)


Dernière édition par nephtys le Lun 2 Mar - 10:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: petites histoires et autres fantaisies   petites histoires et autres fantaisies Icon_minitimeDim 1 Mar - 20:20

bavo!!!
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MessageSujet: Re: petites histoires et autres fantaisies   petites histoires et autres fantaisies Icon_minitimeLun 2 Mar - 12:53

bien que je n'ai aucune connaissance dans le genre écrivain
je trouve que tu as vraiment du talent ne l'abandonne pas,
c'est en forgeant qu'on devient forgeron

a bientot
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MessageSujet: Re: petites histoires et autres fantaisies   petites histoires et autres fantaisies Icon_minitimeLun 2 Mar - 18:32

S'est tellement beau que j'en ai les larmes aux yeux, tu es vraiment très douée pour écrire.
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MessageSujet: Re: petites histoires et autres fantaisies   petites histoires et autres fantaisies Icon_minitimeMer 4 Mar - 15:20

Prométhéa et Heysel (première partie)





En l’an 1688 après la Grande Catastrophe, soit 120 ans après que fut écrit le procès verbal à propos d’Islabade Daarcan, dit Sans-Nom, plusieurs historiens renommés furent mandatés par le Consortium de Méhari nouvellement formé pour répertorier tous les évènements historiques qui se produisirent au sein des pays dudit Consortium. Le but était bien évidemment de créer une nouvelle identité économique, politique et historique, afin de rapprocher ces différents pays.

Parmi ces nombreux historiens figure Huriel D’Aquin, sans doute le plus réputé de tous et éprouvant un amour exceptionnel pour son travail. Il lui fut donné l’ordre de travailler sur l’historique du royaume d’Ambre, ainsi que sur la rivalité de ce pays avec sa voisine, Morgath, avec qui de nombreuses guerres furent déclarées.



Faire un historique complet sur le royaume d’Ambre dura dix bonnes années, et requerra dix-sept livres de notes pour donner un ouvrage final de dix volumes qui, au final, se retrouva dans l’immense bibliothèque du Consortium. Un siècle plus tard, ces ouvrages uniques devaient être dérobés à la bibliothèque, mais ceci est une autre histoire.



Les dix volumes sur l’histoire du Royaume d’Ambre continue d’être l’ouvrage le plus complet sur ce royaume. Pourtant, les critiques ne tardèrent pas à fuser quant à l’ouvrage lui-même, que les lettrés de diverses contrées accusèrent d’avoir été volontairement tronquée pour masquer quelques vérités honteuses ou désagréables. Par exemples, les détracteurs du Consortium accusèrent ce dernier d’avoir banni le nom et l’histoire du Prince déchu Merignan qui avait tenté un coup d’Etat contre son frère cadet pour lui ravir le trône, tout cela pour ne pas avoir à préciser que Merignan fut puni en le lapidant et que son cadavre fut donné en pâture aux bêtes sauvages. Car à l’époque, cette pratique venait d’être interdite et que jamais une telle sentence avait été ordonnée contre un Prince. Et dans un livre d’histoire, cela était du plus mauvais effet.

Il fut remarqué une autre zone d’ombre, qui peina grandement Huriel en personne, et qui provoqua d’acerbes moqueries des autres pays du Consortium : la forêt d’Esèbe.

La forêt n’y était mentionné que comme un lieu géographique, l’une des plus vieilles forêts encore intactes de ce monde, et où se rattachaient les croyances du peuple Esébien, sans donner d’avantage de précision.

Pourtant, la forêt était très connue, même au-delà des frontières du Consortium, mais visiblement pour ce dernier, la forêt était un tabou, sujet de honte. Les dirigeants du Consortium refusaient de croire qu’une simple forêt, si vieille soit-elle, pouvait avoir autant de pouvoir et qu’elle fut vénérée et respectée par tout un peuple. Ils voulaient aussi cacher la présence du Prophète qui y habitait, réfutant le simple fait qu’il puisse exister un être, en dehors des humains, capable de voir l’avenir et de maîtriser de puissants pouvoirs. Ils n’aimaient pas non plus l’idée que cette créature était le résultat des expériences dangereuses d’un alchimiste (le Consortium a une aversion mystérieuse pour les alchimistes. La rumeur prétendrait que les alchimistes auraient refusés de se plier aux lois du Consortium).









Ce fut dans ce contexte que naquirent Prométhéa Danselune et Heysel Hysaniel.

Leur histoire fut narrée presque aussitôt après les faits à Huriel d’Aquin, qui, sachant que cette histoire ne figurerait jamais dans les livres d’Histoire, en fit une nouvelle qu’il publia parmi d’autres contes dans son livre intitulé « Les Chroniques des Plaines Sanglantes ». Pourtant, et il le savait, cela faisait désormais partie de l’histoire de la région d’Emeraude et de sa forêt, Esèbe.

Ainsi, il parla de Prométhéa et d’Heysel dans ces termes :



« L’aîné était Heysel, un jeune elfe de 32 ans, ayant un aspect d’adolescent qui en aurait à peine 15. Car c’était ainsi chez les elfes, qui ne parvenaient à leur âge adulte que lorsqu’ils atteignaient les 50 ans. Les enfants elfes grandissaient lentement, tel un printemps qui se prolongerait.

Heysel avait déjà beaucoup vécu, et appréciait plus que tout les longues promenades dans les diverses forêts de la région d’Emeraude. Accompagné de ses rares camarades de jeux, il vagabondait au gré des vents et des sentiers. Au fil du temps, Heysel était devenu un excellent pisteur et un chasseur remarquable qui ne ratait aucune proie. Son père lui avait offert un arc magique en Crystal elfique, qui lui permettait de tirer plus loin et avec plus de puissance.

Heysel se reconnaissait facilement, car il était un des rares elfes à avoir des cheveux courts. Il avait tout des caractéristiques des fiers Hauts-Elfes, des cheveux blonds et légers, aux yeux bleus et perçants, en passant par une peau fine et blanche. Heysel était considéré comme le plus beau des elfes de la contrée.



Prométhéa était la plus jeune, âgée de tout juste 14 ans. Ayant perdue sa mère à sa naissance, elle fut élevée par un père chaleureux et compréhensif dans un village à quelques kilomètres de la forêt d’Esèbe et du village qui la bordait. Prométhéa avait grandi dans culture sage et très respectueuse des Esébiens et connaissait toutes les histoires au sujet de leurs croyances et de leur forêt.

La jeune adolescente vivait jusqu’à lors dans la certitude qu’elle était tout ce qu’il y avait de plus humain, puisque son père était de cette race et qu’elle supposait que sa mère l’était également. Cependant, et les villageois en riaient parfois, Prométhéa n’était qu’à demi-humaine. Dans sa jeunesse, le père de la jeune fille avait été aventurier et avait rencontré au fil de ses voyages une adorable fée qu’il s’empressa de séduire. Pendant un temps, ils furent d’heureux amants que rien ne pouvait séparer, pas même leur nature différente. Quelques années passèrent, tranquilles et plaisantes, lorsqu’enfin Prométhéa naquit. C’était un adorable bébé, né dans la forêt d’Emeraude, voisine de la forêt d’Esèbe, ayant d’avantage des traits humains que féériques. Sa naissance combla de joie ses parents qui n’espéraient pas plus beau bonheur.

Prométhéa fut le nom humain donné par son père, et sa mère lui donna son surnom : Unmiel Isaniel (ce qui signifiait Dance avec la Lune ou Dancelune).

A la formation du Consortium de Méhari, il fut ordonné au Petit Peuple de se déplacer vers des lieux géographiques bien spécifiques, les forçant à abandonner leurs villages et leurs territoires ancestraux. Si la majorité du Petit Peuple obéit, il n’en était pas de même pour tous. Ceux qui refusèrent furent exterminés. Ce fut ce qui arriva au village féérique de la mère de Prométhéa, qui finit brûlé et dont les habitants furent pour la plupart exterminés.

Jamais le père de Prométhéa ne sût ce qu’il advint de son amante, car il ne retrouva pas son cadavre parmi les ruines encore fumantes du village. Etait-elle morte, ou encore en vie ?

Ne pouvant répondre à cette épineuse et douloureuse question, il avait préféré dire à sa fille qu’elle « avait perdue sa mère à sa naissance », évitant ainsi soigneusement de prononcer le mot « mort » devant sa fille.

Si Prométhéa avait des traits humains à sa naissance, cela changea bien vite en grandissant, et surtout en arrivant à la puberté. Les yeux de la jeune fille changèrent de couleur, et de bleus, ils devinrent violets. Il en allait de même avec ses beaux cheveux bruns qui devinrent couleur lilas, parsemé de mèches d’argent, rappelant les cheveux de sa mère.

Si le village riait, c’était à cause des deux bosses apparus dans le dos de la jeune fille, qui déformaient désagréablement sa fine et gracieuse silhouette. Ces bosses étaient pourtant très attendus chez les fées, car cela signifiait que bientôt l’enfant aurait enfin ses ailes et passerait à l’âge adulte. Mais dans la société humaine, on ne comprenait rien à ces choses-là et on rejetait systématiquement tout ce qui n’avait rien « d’humain ».



A l’apparition de ces bosses, Prométhéa compris sa nature mi-humaine, mi-féérique et exigea de son père la vérité. Il s’exécuta, sans détour, sans mensonges, et sans rien omettre, car il était un homme bon, juste et honnête qui pensait (et à juste titre) que sa fille lui en voudrait s’il ne lui disait pas tout.

La jeune fille en voulut quelque temps à son père de ne lui avoir jamais rien dit. Le temps passant, elle finit par lui pardonner et à reprendre une vie normal. Ce fut l’affaire de quelques jours. Et puis, il tardait tant à son père de la voir enfin avec ses magnifiques ailes de fée. Avec elles apparaîtront aussi ses pouvoirs, mais le père aurait préféré que la mère de Prométhéa fut là, ne serait-ce que pour l’aider à maîtriser sa magie. Mais il l’aiderait au mieux quand même.







La rencontre de Prométhéa avec Heysel se fit simplement durant une promenade aux abords de la forêt d’Emeraude. La jeune fille était à la recherche de ses origines féériques et suivait à la lettre les indications données par son père pour trouver le village en ruine où avait vécu sa mère. Ce fut au cours de cette excursion qu’elle rencontra le bel Heysel qi revenait de chasse, avec deux beaux lapins en trophée. Leur coup de foudre fut mutuel et instantané, et très vite, les deux jeunes gens sympathisèrent. Heysel remarqua tout de suite le mélange racial de la jeune fille, ayant remarqué sa silhouette fine et légère caractéristique des fées, ainsi que les deux bosses dans le dos, promesse de l’arrivée d’une paire de magnifiques ailes. Mais il ne pût s’empêcher de constater qu’elle gardait certains traits humains, comme par exemple une trop grande taille pour une fée, faisant facilement une tête et demi de plus qu’une fée normale. Il en fit assez vite la remarque à sa nouvelle amie (Prométhéa s’étant tout de suite refusée de commencer une liaison amoureuse, ne se sentant pas encore prête pour une telle expérience, ce qu’avait respecté l’elfe, et ne pouvant devenir autre chose qu’une amie).

Prométhéa rougit, ne sachant pas si elle devait se sentir gênée d’être une « moitié de fée », ou si elle devait être fier d’avoir du sang féérique mêlé à son sang humain. Quoiqu’il advint, la jeune fille lui raconta en détail toute l’histoire. Heysel but ses paroles, ravie que sa camarade fût une aussi bonne conteuse et ne vit pas les heures passées en sa compagnie, à l’écouter, et à la questionner encore et encore.

Lorsque les deux jeunes gens se séparèrent, il faisait presque nuit, et Heysel avait bien aimablement raccompagné Prométhéa à son village afin d’être sûr qu’il ne lui arriverait rien sur la route. La jeune fille avait beaucoup parlé d’elle, au point d’avoir la bouche sèche, mais elle avait été heureuse de sa journée et de sa rencontre avec Heysel. Ils se promirent de se revoir et de discuter encore ensemble, lors de longues promenades dans les bois.

Dès lors, Prométhéa comprit la passion qu’avait eue son père pour sa mère, et, afin de ne pas salir ce lien si doux et fort entre elle et Heysel, elle avait choisie de ne pas brusquer les choses, voulant d’abord connaître l’objet de son amour, pour mieux le comprendre.

Par honnêteté, elle avait parlé de son nouvel ami à son père. D’abord, il était très méfiant par rapport à cette relation naissante, soi-disant amicale, et sachant bien qu’il s’agissait d’amour. Puis, les mois et les années passèrent. Leur amour se renforça et il fut question de mariage. Même le père de Prométhéa avait finit par oublier sa méfiance et avait accepté Heysel comme un fils. Prométhéa était devenue une ravissante jeune fée, ses ailes étant apparues et faisant la fierté de son entourage. Prométhéa était sans doute l’une des plus belles fées jamais existé.
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MessageSujet: Re: petites histoires et autres fantaisies   petites histoires et autres fantaisies Icon_minitimeMer 4 Mar - 15:34

Prométhéa et Heysel (deuxième partie)




Le bonheur fut hélas de courte durée.

A cette époque, le Consortium de Méhari avait pris la bien triste et tragique décision de mettre fin à l’influence de la forêt d’Esèbe et de son prophète sur les habitants du royaume d’Ambre. C’était une façon horrible et discutable de montrer le pouvoir naissant mais grandissant du Consortium sur le continent, en mettant un terme à tout ce qui représentait encore l’Ancienne Epoque, sa vieille magie et ses croyances pourtant encore bien tenaces.

Tuer le Prophète signifiait aussi avoir le dessus sur les alchimistes qui s’étaient rebellés contre le Consortium, et les humilier.



Le prophète d’Esèbe était une créature connue pour être puissante et protégée par une forêt vivante, haïssant l’Humanité. Le Consortium eut l’idée d’envoyer les elfes tuer le prophète. Par la suite, l’armée du Consortium irait brûler la forêt. Le plan était horrible et personne ne comprit cette décision. Quand l’annonce officielle fut faite des décisions du Consortium de Méhari, c’était déjà trop tard, l’armée campait déjà aux abords de la forêt d’Esèbe et un groupe de chasseurs elfiques avait déjà été désigné.



Pour Prométhéa, cette annonce fut la pire chose qui pouvait arriver. La forêt d’Esèbe avait quelque chose de sacré qui la rendait intouchable. Vouloir la détruire, avec son prophète, c’était comme oser défier les Dieux.

L’enfer de la situation se révéla par la suite bien plus grave quand Heysel annonça fièrement qu’il avait été désigné chef du groupe des chasseurs et qu’il partait aussitôt pour la forêt, avec la promesse qu’il n’épouserait pas Prométhéa tant qu’il n’aurait pas vaincu le prophète. De plus, il voulait offrir à sa fiancée la tête de la créature, pensant que ça lui ferait plaisir et qu’elle serait fière de lui.

Mais dans la région, on s’indignait de partout de la bêtise du Consortium, et surtout de la traîtrise des Hauts-Elfes, qui, par cet acte odieux, trahissait leurs ancêtres. Autrefois, pour ces elfes-là, toutes les vieilles forêts pleines de cette vieille magie étaient des lieux sacrés et ils s’étaient promis d’en être les plus fidèles gardiens. Les Hauts-Elfes, à présent, avaient rompus cette promesse ancestrale.





De la traque dans la forêt, on ne sait pas grand-chose. Tout ce qui a pût être rapporté, ce fut qu’un groupe de six chasseurs Hauts-Elfes partirent par le village des Esébiens et prirent la direction du cœur de la forêt. On ne sût rien d’eux durant une semaine, puis, seulement deux d’entre eux revinrent, dont un très grièvement blessé.

Ils racontèrent ce qu’ils savaient, la mine ahurie et honteuse.



Il se passa trois jours à traquer la créature. La forêt avait sentit le danger, sans doute avertie par son prophète qui avait dû avoir des visions de l’avenir. Ou alors, c’était eux, avide de sang et de victoire, qui par leurs gestes et leur regard, avaient trahis leurs intentions. Leurs pieds se prenaient dans des ronces particulièrement nombreuses et tenaces. Les arbres s’étaient faits menaçant, craquant de façon si sinistre que parfois, le groupe sursautait d’inquiétude. Ils n’entendirent jamais les cris d’animaux, et hormis le craquement macabre des arbres, aucun son ne se fit entendre.

Au bout du troisième jour, ils campèrent dans une clairière un peu plus rassurante pour passer une nuit tranquille. Ils avaient encore de bonnes réserves de nourriture et la fatigue ne s’était fait pas trop sentir. Ils avaient allumé un feu des plus rassurants et commençaient à manger. Ce faisant, ils distinguèrent bientôt des bruits de pas, qui n’avaient rien à voir avec un animal. Heysel s’en alla voir, l’arc à la main, prêt à abattre un éventuel ennemi. Il se passa à peine une minute avant qu’il ne revint furieux en compagnie d’une jeune fée, tout aussi furieuse que lui, sinon d’avantage. Elle lui criait après, l’insultant, le traitant d’assassin et de fou, entre autre chose.

Là, il fut difficile pour les deux survivants de narrer la suite. On sentait une hésitation palpable, ainsi qu’une certaine honte qui ne s’effacerait sans doute jamais.



Prométhéa avait les pieds écorchés d’avoir trop marché, et ses ailes n’étaient pas dans un meilleur état. Leurs extrémités étaient abîmés, un peu arrachés et le sang coulait et séchait sur ses magnifiques ailes. Heysel la fit asseoir de force à côté du feu, lui ordonnant d’une voix sèche de se mêler de ses affaires et qu’il était de son devoir de femme d’obéir à son époux.

La jeune femme se leva d’un bond, et colla une gifle retentissante sur la joue de son fiancé qui vacilla un instant sous le choc et la surprise.

Prométhéa, fâchée par les paroles honteuses et bien hautaines de Heysel, décida que puisqu’il en était ainsi, elle préférait rompre ses fiançailles et oublier le mariage. Elle enleva avec dégoût la bague que lui avait offert Heysel en gage de son amour et la lui jeta à la figure.



- Je ne te reconnais plus Heysel. Tu n’as plus rien du jeune et doux elfe que j’ai connu jadis dans les bois. Je n’ai plus en face de moi qu’un elfe présomptueux et aveuglé par sa fierté mal placée. Je préfère renoncer à toi plutôt que de souffrir à tes côtés toute ma vie. Et ne comptes pas non plus que je te laisse accomplir ta tâche infâme.



Par ces mots, elle avait clairement fait comprendre à Heysel qu’il n’y avait plus rien à espérer d’elle. L’elfe ne pleura pas, il ne se sentait pas triste, ni même désolé. Il ne ressentait qu’une profonde colère en observant d’un air indifférant la bague à tombée à terre. Comme pour rendre a décision de Prométhéa définitive, Heysel posa le pied sur l’objet et le piétina dans l’indifférence la plus totale.



La suite ne fut pas très claire, mais de manière sûre, on peut dire que Prométhéa avait tout fait pour empêcher le meurtre du prophète, au point qu’une bataille entre les deux amants commença, acharnée, sanglante et qui ne se terminerait que sur la mort d’un des deux.

Sans le savoir, le Consortium avait provoqué le plus grand des maux, allant jusqu’à faire s’entre-tuer des jeunes gens qui s’aimaient pourtant. Cela s’aggrava avec l’arrivée inattendue… d’Anankë.



Tous les contes sur la forêt d’Esèbe parlent d’Anankë, la femme alchimiste qui avait parcouru ses bois avec sous son manteau un bébé des plus étranges. Puis, elle déposa la petite créature dans l’endroit le plus sûre de la forêt pour qu’elle grandisse en sécurité et qui deviendra le fameux prophète. Environs 8 siècles séparaient la venue d’Anankë et la bataille pour la survie de la forêt. Depuis ce temps, on avait pensé qu’Anankë avait fini par mourir.

La suite des évènements prouva le contraire.



Les deux survivants parlèrent d’une femme, très belle et jeune, à la chevelure noire comme la nuit et aux yeux d’argent, brillant dans l’obscurité, ce qui n’avait rien d’humain. Elle était apparue en plein milieu du combat entre les amants furieux et avait, sans un mot, égorgé un à un les autres chasseurs. Comment eux-mêmes avaient-ils survécus ?

Ils avaient fuis, courant sans cesse au hasard pour lui échapper. Ce fut alors qu’ils entendirent ces bruits, provoqués par la faune en colère de la forêt. Ils nous chassaient sans ménagement, avec Anankë à leur trousse.

On leur demanda pourquoi ils étaient si sûrs qu’il s’agissait de cette femme légendaire et mystérieuse. Ils répondirent que la forêt ne cessait de souffler ce nom, comme si elle avait appelé cette femme de toutes ces forces, comme si le prophète, usant de la voix de la forêt, avait appelé sa « mère ».



On demanda ce qui arriva aux amants. Ils ne savaient rien, hormis que lorsqu’ils avaient fuit, ils continuaient de se battre avec fureur et acharnement. Sans doute étaient-ils morts tous les deux à l’heure qu’il était.



On ne revit jamais Prométhéa et Heysel. Pas plus qu’on ne sût ce qu’avait fait Anankë par la suite. Il advint uniquement que le plan de destruction de la forêt se transforma en échec, notamment lorsque qu’une épidémie sévère de peste draconnique décima un bon quart de l’armée envoyée par le Consortium pour brûler la forêt et que le peuple du royaume d’Ambre se souleva en protestation de leur décision arbitraire et destructrice.

La forêt fut sauvée, mais il fallut bien des morts inutiles pour y arriver. Le Consortium de Méhari reconnu son erreur, mais le mal était fait : Les peuples n’arrivaient plus à leur faire confiance. »





La fin parût fade aux lecteurs d’Huriel d’Aquin. Il se défendit de vouloir respecter la vérité sur ces faits réels et de conserver intacte l’histoire déchirante de Prométhéa et d’Heysel.

Plus tard, après quelques années, Huriel pût enfin donner une fin acceptable à ses lecteurs. En effet, il avait reçu des nouvelles des deux amants ennemis.

Les Esébiens avaient retrouvés tout à fait par hasard une tombe au cœur de la forêt, qu’ils identifièrent comme étant celle d’Heysel. Ils n’ouvrirent jamais la tombe, par respect pour le mort dont ils ne voulaient pas troubler le sommeil.

Huriel écrivit à propos de ce qu’il sût :



« Heysel était dominé par sa seule colère, issue de sa déception. Sa vengeance contre sa bien-aimée fut son unique but. Prométhéa, elle, était dominée par ces notions de justice et de respect que son père lui avait enseigné dans son enfance. Elle aimait la forêt et refusait de la voir un jour disparaître. Parallèlement, la jeune femme souffrait du changement de personnalité de son fiancé. Elle préférait encore le tuer plutôt que de souffrir d’avoir à le haïr un jour. Car, même si elle avait rompu ses fiançailles et qu’elle avait rejeté Heysel, elle continuait de l’aimer.

Sans doute est-ce pour cette raison que lorsqu’elle parvint à le tuer, elle décida de lui construire de ses mains une tombe des plus belles et des plus touchantes. Avec la magie des fées, elle modela la roche pour en faire un cercueil de pierre. Elle sculpta la tombe pour narrer son amour pour Heysel et les temps où ils furent heureux. Puis, elle déposa le corps d’Heysel lavé de son sang, et referma la tombe. Dans la pierre, elle grava le nom de l’homme qu’elle avait aimé avant de sceller la tombe avec des lierres et des fleurs, qui camouflaient sans mal la tombe dans la verdure environnante.



« Ci-git Heysel Hysaniel, respectable et très aimé Haut-Elfe de la région d’Emeraude. Que son âme repose en paix malgré sa faute, et que la forêt puisse un jour lui pardonner sa folie »





Qu’advint-il de Prométhéa ?

Près avoir construit la tombe, elle ne revint pas auprès de son père qui en devinait la raison. Le combat avec Heysel avait bouleversé la jeune femme au point que sa personnalité en avait été changée. Elle qui fut si douce et sage, elle devint rebelle et passionnée. Elle parcourut le royaume d’Ambre à la recherche de ceux du Petit Peuple qui refusaient d’obéir au Consortium. Elle revint dans la forêt d’Esèbe avec un groupe conséquent, et ils construisirent une ville dans les montagnes de la forêt où le Consortium de Méhari n’avait pas sa place. La cité devint vite attractive pour ceux que le Consortium répugnait et bientôt, la cité devint l’égale de Hara’Deith, la cité cachée des alchimistes, et avait pour protecteur la forêt elle-même.

Le Consortium se retrouva dans une situation inconfortable, avec à présent deux Cités-Etats qui s’opposaient à lui.

Bien évidemment, à la tête de cette nouvelle cité rebelle se trouvait Prométhéa, qui avait renoncé à son côté humain en se faisant désormais appeler par le nom que lui avait donné sa mère : Unmiel Isaniel.

Il est intéressant de noter que lorsqu’elle arpenta le pays pour trouver des rebelles, Prométhéa avait fait des recherches sur sa mère. Mais elle ne découvrit absolument rien qui puisse lui dire si cette dernière avait succombé ou vivait encore.



Pour ce qui est d’Anankë, on ne sait toujours rien. Elle a disparut après s’être occupée des chasseurs. Même Prométhéa ne semble pas l’avoir vue après son combat avec Heysel. Il y a donc peu de chance que l’on en sache un jour d’avantage. Mais ce qui est sûr, c’est que la Dame aux yeux d’argent est toujours en vie et qu’elle continue de garder un œil sur la forêt d’Esèbe et sur son prophète. »
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